Les réseaux sociaux d'entreprise : opportunités et défis pour les juristes
By Sharon Golec on Friday, March 16th 2012
Management des Directions Juridiques
Dans un article paru le 22 février 2012 dans la lettre "Option Droit et Affaires", nous avons évoqué le dévéloppement du travail en mode collaboratif au sein de l’entreprise.
Pour faciliter la collaboration, les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) et les réseaux d’échange réciproques de savoir (RERS) deviennent des outils incontournables. Quel est l’intérêt pour les juristes d’adopter ce nouveau mode de fonctionnement ? Quels freins doivent-ils lever pour le faire ?
Les RSE / RERS : quelques exemples
Inspirés des réseaux sociaux privés tels que Facebook et LinkedIn, les RSE / RERS sont des outils de communication transversaux, destinés à tous les salariés de l’entreprise, quels que soient leur fonction ou leur niveau hiérarchique. Les RSE permettent une communication directe et une mise en commun des compétences transversales autour des problématiques opérationnelles ainsi que stratégiques. Ils valorisent l’autonomie ainsi que la créativité des salariés.
L’intérêt pour les juristes
Les juristes sont à la base des experts. La plupart sont réticents à s’aventurer sur des terrains non-maîtrisés. Certains juristes aspirent à élargir leur périmètre , mais restent néanmoins quelque peu « catalogués » en tant que juristes. Par ailleurs, si les juristes possèdent un savoir-faire indiscutable, peu sont enclins à le « faire savoir ». Mais quel que soit leur profil, les juristes sont unanimes à dire que plus ils sont consultés en amont des projets, plus leurs conseils sont efficaces. Or, les nouveaux outils de communication que sont les RSE / RERS constituent de formidables vecteurs de communication pour les juristes, leur permettant d’aller au-delà du domaine juridique et d’intervenir en amont sur des thèmes transversaux de l’entreprise. Pour les juristes – de plus en plus nombreux – aspirant à occuper à terme un poste non-juridique, les RSE peuvent les aider à se positionner de manière plus transversale.
Naturellement, l’utilisation des RSE par des juristes doit respecter certaines règles de base, notamment en prenant en compte les notions de « conseils juridiques » et de confidentialité, dont le Directeur Juridique doit établir et rappeler les règles.
Une fois ce cadre établi, le Directeur Juridique a tout intérêt à promouvoir la participation des juristes à ces réseaux, et ceci pour trois raisons principales :
- La motivation : donner son avis sur des sujets transversaux, proposer, dialoguer avec d’autres fonctions, être plus visible dans l’entreprise… Toutes ces activités valorisent le juriste et constituent des facteurs de motivation individuelle.
- L’intégration avec les opérationnels : participer aux RSE / RERS aide les juristes à développer leurs qualités de communication et augmente leur compréhension des enjeux et de l’entreprise. Ils deviennent ainsi plus « business minded ».
- La communication de la fonction juridique : combien de Directeurs Juridiques peinent à trouver des moyens de communiquer sur la valeur ajoutée de leur direction, sans donner l’impression de « fanfaronner » ? La participation aux RSE / RERS constitue une occasion de communiquer régulièrement sur les activités de la direction juridique. Mais comme faire est plus important que dire, c’est le fait même de participer et d’être force de proposition sur les sujets transversaux qui démontre la valeur ajoutée des juristes.
Les freins éventuels
Ne cédons pas aux modes. Si la culture managériale a considérablement évolué depuis l’entreprise très hiérarchique et cloisonnée d’antan, l’efficacité et la productivité restent les maîtres mots de l’entreprise. Il revient au Directeur Juridique de mener une réflexion sur l’utilisation des RSE : sujets prioritaires, suite à donner aux sollicitations techniques, règles de confidentialité… Mais il doit encourager les juristes à saisir l’opportunité que représentent les RSE : en leur permettant d’intervenir toujours plus en amont et de mieux s’intégrer dans les équipes opérationnelles, les RSE permettent en définitive de mieux démontrer la valeur ajoutée de la fonction juridique… au bénéfice de leur entreprise !
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